Quatrième histoire - De la sourde effraction masculine – Part 28
Ils avaient amené dans leurs valises un socle de valeurs traditionnelles impropres à accepter l’idée tant d’une liberté de choix de vie chez leurs enfants que dans leur couple.
La Lorraine de Remiremont n'est pas celle, dansante et trépidante des riches de Nancy ou Epinal. Elle est grise sous ses vêtements. Ce n'est pas une jolie, sobre et douce image d'Epinal.
C’est la vérité crue, rêche, sèche et froide quand elle image la misère d’une Aphrodite bafouée. La haine était apparue coachée par l’alcool.
Alexandra et ses frères ne donnaient pas assez, malheureusement, d'énergie parentale pour combler le vide conjugal de leurs parents. Véronique était menue, presque maigre. A la naissance d'Alexandra, l'été 1972, déjà qu’elle n’était pas attendue dans cette famille, elle s'était aventurée dans la vie précocement au point d’apeurer le monde médical. Elle était née à huit mois à peine.
Porteuse d'une belle pulsion de vie, la petite Alexandra avait récupéré une croissance normale sans aucune séquelle. Sauf l'absence de son père lors de l'accouchement et une séparation d'avec sa mère durant plusieurs semaines. Le JP avait fêté sa fille - du moins il avait utilisé l’alibi pour se la mettre méchamment à l'envers au point d’être ramené devant chez lui dans une brouette par ses amis de beuverie – Le souci avec cet alibi festif est qu’il le réutilisa de nombreuses fois avec ses amis, jusqu'au soir de coma éthylique duquel il émergera après l'arrivée de sa fille au domicile familial.
Heureusement, Véronique n'avait pas suivi la consommation addictogène de son mari mais avait souvent accepté de boire au-delà de la raison même durant sa grossesse. Le devoir conjugal obligeant, il fallait s’anesthésier un peu.
C’est la vérité crue, rêche, sèche et froide quand elle image la misère d’une Aphrodite bafouée. La haine était apparue coachée par l’alcool.
Alexandra et ses frères ne donnaient pas assez, malheureusement, d'énergie parentale pour combler le vide conjugal de leurs parents. Véronique était menue, presque maigre. A la naissance d'Alexandra, l'été 1972, déjà qu’elle n’était pas attendue dans cette famille, elle s'était aventurée dans la vie précocement au point d’apeurer le monde médical. Elle était née à huit mois à peine.
Porteuse d'une belle pulsion de vie, la petite Alexandra avait récupéré une croissance normale sans aucune séquelle. Sauf l'absence de son père lors de l'accouchement et une séparation d'avec sa mère durant plusieurs semaines. Le JP avait fêté sa fille - du moins il avait utilisé l’alibi pour se la mettre méchamment à l'envers au point d’être ramené devant chez lui dans une brouette par ses amis de beuverie – Le souci avec cet alibi festif est qu’il le réutilisa de nombreuses fois avec ses amis, jusqu'au soir de coma éthylique duquel il émergera après l'arrivée de sa fille au domicile familial.
Heureusement, Véronique n'avait pas suivi la consommation addictogène de son mari mais avait souvent accepté de boire au-delà de la raison même durant sa grossesse. Le devoir conjugal obligeant, il fallait s’anesthésier un peu.
Alexandra était de ces derniers alors que Joellise fusait de propositions. Les deux copains de classe restaient un peu éteints, perplexes face au brainstorming rieur de l’une s'opposant aux doutes de l’autre. Elles finirent par en jouer car l'une et l'autre éveillaient l'intérêt des garçons. Mais surtout, elles développaient une forte attirance l'une pour l'autre.
Les élèves découvrirent cet après-midi-là que ce qui semble impossible au premier regard change d'aspect pour peu qu'on ne reste pas seul, qu'on ose imaginer et créer, qu'on cherche en partageant et surtout en s'amusant. Ils réussirent tous la traduction.
Les méthodes de Rodolphe permirent à des enfants comme Alexandra de trouver des ressources en eux et dans le partage avec les autres. Ce qu'ils n'auraient sûrement pas déployées avec les méthodes traditionnelles.
Rodolphe, connaissant les risques de l'alternatif dans l'esprit commun et ses représentations subversives voire pensées dangereuses, n'avancera jamais ses méthodes au grand jour et ne fera pas de prosélytisme. Il va ainsi se protéger de parents, plutôt conservateurs, et s’autoriser une carrière longue dans la même école, au plus grand plaisir des enfants, sans goûter à la violence aveugle du parent mal-comprenant.
Ces quelques années dans la communale soudèrent des amitiés et des amours autant que des haines et des rivalités entre les enfants. Alex et Joell, grandies, s'affublèrent de diminutifs déjà orientés pour l’une : Joell avec deux ailes pour s’envoler. (C’est elle qui le disait). Elles restèrent complices même quand Joell alla à l'université alors qu'Alex commençait à travailler après la fin du CFA à Camille Claudel.
Elles prirent une collocation dans le centre de Nancy pendant une année, vérifiant ainsi leur attachement réciproque. Avant d'emménager ensemble, vivant au grand jour leur relation amoureuse, les parents de Joell refusèrent cette union. Ils coupèrent tout contact durant presque cinq ans. Il fallut un événement familial tragique, le décès du grand-père paternel de Joell pour que quelques liens se renouent.