Les flux tumultueux d’un fleuve familial – Part 03

 

Introduction aux quatre flux traumatiques 2


Pour revenir au thème du roman, les quatre familles du récit sont reliées. Dans un cheminement de transmissions, de répliques et de messages, de dettes familiales ancestrales. Ici, neuf générations, ce qui fait deux cents ans environ, ont été nécessaires à constituer le contemporain de ces familles. Mais ceci est une fiction. Dans la réalité des consultants, quatre générations suffisent généralement à éclairer les fantômes et les flux qu’ils s’emploient à manier pour se transmettre.

Je propose de cheminer quelques minutes avec Yann Delorian et son « psy » virtuel Jean-François Theud à la (re)découverte du clan Vireley en suivant un développé de chacune des quatre histoires et les commentaires qu’aurait pu en faire le sexologue adepte de l’étude et l’analyse des transmissions générationnelles. L'arbre général de la famille sur les neuf générations serviront d’illustration et de carte du territoire. 

Cet ensemble se voulant l’illustration des dynamiques transgénérationnelles et de leurs expressions dans les quatre flux traumatiques. 

Le but est de contextualiser l’expression des fantômes afin de remettre à leur place les acteurs, bourreaux et victimes. Il m’importe de ne pas rester dans une approche uniquement théorique qui satisfait naturellement un mental souvent frileux à s’ancrer dans la vie réelle. Il faut aussi cultiver l’imaginaire afin de faire des liens avec nos propres trajectoires familiales et leurs zones d’ombre pesantes.

Toutes les familles sont susceptibles de rencontrer, en remontant leur propre fleuve, des misères cachées ou déniées, des réalités altérées voire métamorphosées, des horreurs non dites. Cela autant que de reconnaître de beaux messages parce qu’ils sont partagés, ou de trouver des ressources systématiquement ignorées qui sont pourtant à considérer comme des pépites d’humanité très humbles et discrètes, de puissantes évocations « rebelles aux louanges » qui peuvent nous soutenir. 

Il n’y a pas besoin de remonter ou de descendre bien loin avant d’être confronté à de l’information qui nous donne une direction à suivre afin de comprendre ce qui s’anime en nous à répétition, résistant au temps, aux thérapies et à tous les biais possibles.

Mais éclairer les racines et les fruits de l’arbre ou clarifier les sources et les affluents du fleuve implique d’être curieux, patient et persévérant. Car il faut enquêter, clarifier, questionner, devenir ami avec les Etats-civils de la collectivité ou avec un(e) généalogiste, devenir compagnon de route du temps nécessaire. Et puis méditer devant son arbre, accepter que le JE pense chaque fois revenir respirer... « au pieds de mon arbre ».

Pour les curieux avides de réponses théorico-pratiques complémentaires, la bibliographie de l’essai (Petit traité de SATG) propose de nombreuses pistes d'ouvrages qui m'ont tous apporté une pensée, un dégoût, un plaisir, une clarification, un outil et souvent de nombreuses interrogations. Parfois de l’ennui à la première lecture parce que pas dans le « bon » temps, de l’enthousiasme plus tard. Des ouvrages qui, par effet de réseau renvoient à d’autres et puis encore à de plus anciens. C’est aussi cela les racines de la culture comme un grand livre de l’histoire de l’humanité toujours en devenir d’humanisme.

Et pour celles et ceux qui n’auraient pas lu le roman et découvriraient l’univers des Vireley ici, j’ai envie de leur dire de s’arrêter, le temps d’une lecture préalable « En remontant le fleuve » …


La carte du territoire vosgien
fr.fotolia.com carte des Vosges

 
Alexis LebronApostille